Qu’est-ce que la philosophie ?
Nécessitant un travail rationnel et méthodique comme celui de la science, exigeant un engagement intérieur aussi fort que celui de la religion, proche de la démarche artistique, la philosophie semble si difficile à définir que même les philosophes se demandent ce qu’elle est. Pour découvrir la philosophie, son origine, et ses buts.
Peut-on douter de tout ?
Le doute semble être un obstacle à l’action, à la performance et à la productivité si importantes dans nos sociétés contemporaines. Douter serait alors reconnaître sa faiblesse, son ignorance, ses fragilités Mais le doute n’est-il pas, justement, la condition de toute action ? Celui qui ne doute pas n’est-il pas celui qui croit savoir et qui du coup arrête sa recherche ? Et si le doute était le moyen de défiger une réalité convenue et de se mettre en mouvement ?
Peut-on tout pardonner ?
Chacun a pu faire l’expérience de l’impardonnable. On a même tendance à crier, face à l’inhumanité et l’injustice profonde : “ni oubli, ni pardon”. Mais que vaut une société qui ne pardonne pas ? Ne pas pardonner, n’est-ce pas figer un être dans ses actes ? Refuser de reconnaître que tout être humain peut changer ? Mais si pardonner peut s’entendre d’un point de vue moral, est-ce possible, de fait ? Que nécessite le pardon pour être accessible ?
L’Allégorie de la caverne : entre mythe et réalité
L’Allégorie de la caverne est le nom que l’on donne à un extrait de La République de Platon, disciple de Socrate. Figuration de notre réalité complexe, ce texte fondateur de la philosophie mais aussi de la culture occidentale et au-delà, nous interroge sur notre rapport au réel, notre aliénation volontaire, les conditions de notre liberté et de notre vie en commun. Une lecture du texte inédite et contemporaine.
Peut-on tout dire ?
La liberté d’expression semble une évidence mais aussi un problème. S’il nous paraît évident que l’interdiction de s’exprimer librement est signe d’autoritarisme, on s’interroge également sur la possibilité pour quiconque de dire tout ce qu’il veut. La liberté d’expression, dans sa représentation légale, pose des limites et la morale aussi. Pourquoi et lesquelles ? Mais au-delà de la loi, nous est-il possible, de fait, de tout dire ? Le langage et la maîtrise de la langue, ne sont-ils pas des exigences de l’expression de nos pensées ? D’ailleurs, ne faut-il pas commencer par penser pour dire ? Alors peut-on nous interdire de penser ? Et les mots suffisent-ils à exprimer toutes nos pensées ?
Faut-il perdre ses illusions ?
L’illusion semble être un état de tromperie. Face à elles, nous nous sentons souvent impuissants. Que ce soit l’incompréhension provoquée par le magicien, le sentiment que nos sens nous égarent, ou la tristesse dans laquelle nous plonge la vérité qui écroule nos certitudes branlantes, l’illusion est toujours posée comme un errements qui nuit à notre quiétude. Qu’est-ce qui, dans l’illusion, nous rend aussi vulnérable ? En quoi l’illusion est-elle si effrayante ? Mais en même temps, que serait un être humain qui n’aurait plus aucune illusion ? Un être blasé, déjà mort. Alors faut-il vraiment perdre toutes ses illusions ? Ne sont-elles pas, au contraire, la condition de notre créativité ?
Peut-on se soumettre volontairement ?
Choisir d’utiliser sa liberté pour la perdre semble être insensé. Si la liberté est le propre de tout être humain, alors décider de se soumettre volontairement, n’est-ce pas renoncer à son humanité ? En même temps, le propre de la liberté ne consiste-t-il pas à disposer de soi ? De plus, la liberté nous est-elle donnée naturellement ou n’est-elle pas le résultat d’une éducation ? Et toute éducation ne nécessite-t-elle pas de se soumettre ?
Le réel s’oppose-t-il à l’imaginaire ?
Il faut appeler un chat un chat ! Nommer le réel tel qu’il est semble une exigence de la pensée sensée. Prendre un chat pour une licorne, des vessies pour des lanternes ou des moulins pour des chevaliers, c’est évidemment perdre la boule, avoir une case en moins, avoir une araignée au plafond, être à l’ouest. L’imaginaire est alors souvent posé comme le lieu de la folie, au moins du rêve, de l’inaccessible qui nous éloigne du réel qui, quant à lui, est ce qui est et qui ne peut pas être autrement, posé comme une nécessité qu’il faut accepter. Mais le réel est-il une évidence ? Le réel est-il la réalité ? La réalité n’est-elle pas ce que nous imaginons être le réel ? Ce réel aurait-il un sens sans l’imagination qui nous permet d’y accéder ? Et si l’imaginaire était en réalité la condition d’existence du réel ?
Peut-on échapper au temps ?
Le temps semble irréductible. Symbolisé par le sable qui glisse inexorablement entre nos doigts, par ce fleuve qui nous emporte vers notre nécessaire fin, le temps semble, contrairement à l’espace, un milieu dans lequel nous sommes prisonniers. Peut-être, d’ailleurs, est-ce pour cela que toutes les cultures racontent ou écrivent des histoires pour s’en échapper ? Mais considérer le temps comme un objet extérieur à nous qui s’imposerait comme nécessité irréversible, n’est-ce pas confondre le temps de la science avec celui de la conscience ? Le temps de la montre n’est-il pas qu’une unité de mesure qui nous met en relation avec des quantités ? Le temps ne peut-il pas être celui qui nous fait comprendre la qualité de notre présence au monde ? Une heure à faire des choses ennuyeuses passe-t-elle aussi vite qu’une heure de bonheur ? Pourquoi ?