Pourquoi travaillons nous ?
Notre rapport au travail est ambigu. Nous voudrions pouvoir profiter de la vie, errer, prendre notre temps, nous reposer, mais en même temps nous faisons du travail une valeur morale supérieure et considérons comme fainéant celui qui reste oisif. Faut-il vraiment gagner sa vie par le travail ? La vie aurait-elle une valeur inférieure au travail au point qu’il faudrait la sacrifier pour obtenir le salut ? Les Grecs condamnaient le travail mais en même temps que vaudrait une humanité qui ne travaille pas ? Le travail n’est-il pas une nécessité pour l’être humain ?
L’être humain est-il naturellement contre nature ?
L’être humain a-t-il une particularité par rapport aux autres êtres vivants ? En apparence, il semblerait que c’est une évidence. Mais il reste, malgré tout, un être vivant qui répond aux mêmes exigences naturelles que les autres. A y regarder de plus près, ne peut-on pas dire que la particularité de l’humain est d’être contre nature ? Ne sommes-nous pas les seuls à avoir plus de désirs que de besoins ? A détruire la nature au point de mettre notre propre survie en danger ? A lutter contre nos instincts ? A transmettre des conditions culturelles qui nous permettent de croire que nous pourrions “devenir comme maîtres et possesseurs de la nature (Descartes) ? Ne sommes-nous pas, comme le disait Kant, cet être tiraillé par une insociable sociabilité ?
Qu’est-ce qu’argumenter ? (méthodologie)
Il est toujours facile d’avoir des idées. Il semble courageux de dire ce que l’on pense. Mais suffit-il d’affirmer nos certitudes pour qu’elles soient vraies et qu’elles aient de la valeur ? Et si penser ce que l’on veut dire était plus courageux que d’exprimer ce qui nous passe par la tête ? S’exprimer nécessite d’accepter que l’autre puisse le faire aussi et puisse nous questionner, montrer les limites de nos certitudes. Ainsi donc, il faut savoir argumenter. Mais qu’est-ce exactement argumenter ? Qu’est-ce qui fait la valeur d’un argument ? Argumenter est-ce une technique ou plutôt une méthode ? Nous avons tendance à croire qu’un exemple est un argument mais ce n’est pas parce que je connais un unijambiste qui a gagné au loto que perdre une jambe porte chance. Pour renforcer la valeur de notre discours et surtout pour tester les limites de nos certitudes.
Le désir est-il la marque de la misère de l’Homme ?
Souvent nous pensons que c’est en satisfaisant nos désirs que nous trouverons la paix et le bonheur. Mais on s’aperçoit vite qu’une fois un désir assouvi, un autre naît. Plus encore, le plus nous satisfaisons des désirs, le plus nous en cherchons de nouveaux au point que, enfant gâté, nous devenons prisonniers de nos propres désirs. D’ailleurs, le désir ne naît-il pas en nous malgré nous ? En ceci, confondre désir et volonté n’est-ce pas oublier que seule la volonté peut nous garantir des désirs que nous savons mauvais ? Le désir, dans sa nature, n’est-il pas le symbole de notre humanité incomplète, condamnée à trouver par elle-même un équilibre toujours menacé ? Si désirer c’est reconnaître que nous manquons de l’objet de notre désir, ce manque n’est-il pas la marque de notre condition misérable ?